« Là où la ruine est, se cache la promesse d’un trésor » – Rûmi

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À partir de cette citation de Rûmi méditée mille et une fois est né ceci.

***

Nos ruines, ce qui nous semble être en nous un vaste désordre…

Il n’est pas nécessaire de nous infliger tant de peine à le ranger pour l’arranger, au risque sinon de déranger toute sa savante architecture qui est en fait en train de brillamment s’organiser par une intelligence insoupçonnée à édifier le chef d’œuvre que nous incarnons en secret.

Car en vérité, dans le mystère parfait de nos ombres imparfaites, tout ce bordel intérieur que l’on s’entête sans cesse à maudire ou à guérir est en fait là à l’œuvre en nous pour révéler l’œuvre d’art prodigieuse que nous sommes déjà sans qu’il ne soit besoin d’en retirer ou d’y ajouter quoi que ce soit.

*

Il n’est pas nécessaire d’adopter la tyrannie d’un chef de chantier dénué de toute humanité nous ordonnant sans arrêt d’être impeccablement déblayé, dépollué et purifié pour mériter de nous autoriser à nous réaliser tels que l’on est – vivants, entiers, même ébréchés ou abîmés.

Car en réalité, tout ce que nous considérons aujourd’hui comme d’encombrants déchets qui nous ralentissent et nous pourrissent et dont nous cherchons obstinément à nous débarrasser pourraient bien être demain l’échafaudage sur lequel s’érigeront les plus hauts sommets de notre élévation.

*

Il n’est pas nécessaire de nous consacrer à faire de nous-mêmes un sanctuaire parfait où rien n’aurait le droit de dépasser, de déborder, de déconner et où chacune des brisures, des fêlures et des blessures devraient être impeccablement et miraculeusement réparées, colmatées et cicatrisées.

Le Sacré nous habite déjà ainsi que nous sommes, quand bien même nos vastes chantiers intérieurs ne sont pas encore achevés ; ils ne le seront de toute façon jamais, ce serait alors sacrément con de nous priver de nous habiter nous-mêmes, planqués dans l’ombre des coulisses de nos vies, tant que tout n’est pas divinement dépoussiéré de la cave au grenier de notre être.

*

Laissons-nous donc être sculptés par la Lumière.
Ce n’est pas à nous de la guider, elle sait très bien où elle doit aller.
Elle fera son chemin comme une grande.
Même à travers nos nœuds les plus emmêlés.
Oui oui !

Nous n’avons en fait rien d’autre à faire que lui accorder, avec confiance, un permis de nous construire et de nous éclairer.

Laissons-la œuvrer, laissons-nous œuvrer.

Et laissons l’œuvre d’art que nous sommes se révéler au grand jour, qui est chaque jour le premier de toute cette vie qui se construit et que nous méritons de vivre à chaque pas que nous faisons un peu plus vers nous… vers l’autre… vers Tout…

***

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N’attends pas d’aller mieux pour commencer à aller bien.

N’attends pas d’avoir déblayé toutes les ruines de tes souffrances pour commencer à te rénover.
N’attends pas de t’être construit des fondations suffisamment solides pour commencer à t’élever.
N’attends pas d’avoir posé la dernière pierre de tes sécurités pour déposer les gravats de tes peurs.
N’attends pas d’avoir atteint une prétendue idéale version de toi(t) pour commencer à t’habiter.
N’attends pas de te sentir prisonnier pour t’évader des murs que tu as toi-même érigé.
N’attends pas d’avoir scellé tes intentions dans le ciment pour leur permettre de te façonner.
N’attends pas d’avoir colmaté chacune de tes failles pour commencer à aimer et à te laisser être aimé.
N’attends pas d’avoir terminé le vaste chantier de toi-même pour commencer à exister.
N’attends pas ta démolition et ta destruction pour commencer à ressentir à quel point tu es vivant.

C’est toi seul qui détient la clé pour commencer, dès à présent, à t’habiter et Vivre – Oui ! Vivre ! – tel que tu es.

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Sculpture (bois et lumière) : « Things can appear from the chaos » (Les choses peuvent apparaître du chaos), Rashad Alakbarov

Sculpture (bronze) : Radiance, Sukhi Barber


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