Quand « rien n’est impossible », que reste t’il alors ?

« Rien n’est impossible » est la chance de laisser s’élargir le champ des possibles à l’imprévu, à l’inédit, à l’inconnu, à l’inouï.
S’il est présent en soi, tout peut être à y créer.
Tout.

« Rien n’est impossible » est infini.
Là où l’on croit que l’on s’arrête, nous ne faisons et tout ne fait toujours que commencer en fait.
Là où « rien n’est impossible », alors rien de moins que Tout est possible.

« Rien n’est impossible » n’est sûrement pas une montagne de plus à escalader, défi chaque fois nouveau au sommet toujours plus élevé que tous les vertiges qui nous figent pour pouvoir prouver et se prouver que l’on mérite bien d’exister.
Si les plaies et les larmes ne sont pas à cacher, elles ne sont pas pour autant un passage obligé à brandir comme un trophée.

« Rien n’est impossible » est la chance d’aérer les limites poussiéreuses derrières lesquelles on se cloitrait à en éternuer jusqu’à la cécité.
« Rien n’est impossible » est la lumière offerte comme une fenêtre ouverte par laquelle on peut à tout instant s’envoler de tout ce qui nous retient et nous détient captif des antres trop étroits dans lesquels on se croit enfermés.

« Rien n’est impossible » est à nous couper le souffle, mais seulement pour pouvoir respirer plus vaste encore que l’océan de nos poumons, si loin d’être un tout petit bocal dans lequel l’air tourne aussi rond qu’une queue de poisson.
« Rien n’est impossible » est la clé d’oxygène qui se glisse par tous les interstices de notre corps pour nous insuffler du bout des lèvres l’itinéraire jusqu’à notre Cœur.

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Quand « rien n’est impossible », que reste t’il alors ?

Eh bien…

Lorsque « rien n’est impossible »,
Il ne reste que l’essentiel.

Cette chance et cet espace de naître et de renaître à chaque instant à la merveille et l’étendue tellement inattendues de nous-même.

Là…

Là où il reste…

… À découvrir et redécouvrir
Encore et encore…

L’Extraordinaire dans l’ordinaire
L’Abondance dans la sobriété
L’infiniment Grand dans l’infiniment petit
Le Haut dans le bas
La Lumière dans l’obscurité
La Voix dans le silence
L’Au-delà dans l’au-dedans
Le Soi dans le soi

Et que finalement il n’y a pas plus de majuscule à mettre dans l’un que dans l’autre puisque l’un ne va pas sans l’autre (et inversement)…

Et que,
De toutes les façons,
Tout n’est qu’Un possible…


Photos : Shaolin handstand et Shaolin hand, Isabel Muñoz


11 réflexions sur “Quand « rien n’est impossible », que reste t’il alors ?

  1. La permanence de l’impermanence,! Je vous suis toujours depuis Nouméa, après vous avoir trop brièvement rencontrée ..je suis toujours subjuguée par l’apropos de vos propos. Une dualité en recherche d’équilibre …tout en jouant sur le déséquilibre 🙏. Merci pour ces éclairages.

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  2. Bonjour et merci pour ce texte qui m’amène cette réflexion très personnelle

    J’aime dire le contraire ou disons, j’aime savoir que j’ai mes limites ou des limites. Le savoir, en avoir conscience et dire merci c’est ok avec ça, c’est ainsi dans l’instant, ça sera ainsi pour longtemps, ou demain sera différent, me permet ou j’imagine que ça me permet d’être en phase avec ce que je suis, dire tout est possible pour moi c’est comme me mettre la pression car j’entends la phrase suivante « alors pourquoi tu ne le fais pas ? ». Peut être que ma vision est encore déformée ou ma compréhension pas claire, mais j’adore cette idée de me dire que je ne peux pas tout faire car tout ne m’est pas accessible et c’est parfait ainsi.

    Ce qui me vient c’est aussi cette humilité, se « contenter » de ce qui est là maintenant…. aller vers cet état tranquille qui consiste à être simplement là conscient de ses limites, ses besoins et se dire que ce qui est me suffit car c’est justement le possible.

    Hâte de lire vos commentaires aux uns et aux autres

    Merci à tous

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    1. Bonjour Barbara,
      Merci beaucoup pour votre partage.
      Oui, en effet, nous sommes des êtres humains et nous n’avons pas des capacités et des pouvoirs illimités et c’est heureux, ce sont ces limites et ces imperfections qui nous permettent de cultiver humilité et humanité, bienveillance et empathie face à notre propre vulnérabilité et face à celle de nos semblables. Je ressens la même chose que vous à ce sujet. J’en ai souvent traité déjà. La course au toujours plus, toujours mieux, à la soit disant meilleure version de soi-même qui sous-entendrait que tels que nous sommes actuellement n’est pas assez bien déjà n’a rien d’héroïque selon moi.
      Dans ce texte, j’ai voulu abordé les choses sous un autre angle, il s’agit ici de plutôt se laisser surprendre par la vie, qui est en quant à elle illimitée, les mots sont même insuffisants pour le décrire dans la mesure où cela nous dépasse. C’est cela qui nous offre de pouvoir goûter à une part d’éternité au cœur même de notre condition de mortels. C’est cela qui nous rappelle qu’au cœur même de cette condition nous incarnons le divin qui s’est matérialisé pour explorer le monde. Et c’est cela qui est si fascinant. En fin de compte, je crois que nous sommes avant tout limités tant que l’on observe à partir de soi plutôt qu’à partir de ce qui est plus grand que soi présent en soi. Il ne s’agit ainsi plus de nous alors. Plus de NOS capacités ou de NOS limites. Et c’est la raison pour laquelle ce qui nous semble impossible pour nous peut s’avérer en fait possible lorsque l’on ne fait plus résistance. Nous ne sommes alors plus que témoins de ce qui se manifeste simplement à travers nous lorsque nous ne cherchons plus en permanence à être aux commandes.
      C’est en tous les cas l’expérience que je fais. Plus je déplace ma confiance de moi vers la vie en moi, plus je me laisse surprendre par tout ce qu’elle a à m’apprendre et à m’offrir et à côté de quoi bien souvent je passe tant que je crois que c’est moi qui dois faire et être ceci ou cela.
      C’est si difficile à exprimer en fait, je ne sais pas si c’est très clair de la façon dont je le fais.
      Je vous souhaite en tous les cas un très bon week-end.
      Marie

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  3. Merci Marie pour cette belle réponse.

    Je dirais « je suis », comme vous le dites. Je suis est déjà complet, il n’a besoin de rien, n’espère rien etc etc. En résumé comme on le dit tous, nettoyons ce qui empêche d’y voir clair et sans doute perdrons nous cette notion de l’atteignable et de l’inatteignable, du possible et de l’impossible.

    Belle route à vous, en de nouvelles contrées. Merci aussi pour vos derniers écrits. Je trouve magnifique de savoir tourner cette page (même si personnellement j’imagine qu’elle ne l’est pas) et continuer à s’ouvrir à ce qui est se présente. Quelque soit ce qui se présente.

    Merci du fond du coeur pour ce que vous avez semé ici et pour le temps que vous avez passé à nous répondre individuellement.

    Que le meilleur vous accompagne

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    1. Vraiment merci infiniment Barbara, votre message est pour moi un vrai cadeau et je le reçois avec beaucoup de gratitude, merci.
      En effet, la page n’est bien entendu pas tournée, vous avez bonne intuition. 🙂 Tout s’écrit toujours dans la continuité, quand bien même on peut prendre des orientations différentes, c’est juste le décor qui change, la base reste la même. Il s’agit simplement, à partir de cette base, de vivre de nouvelles expériences dans lesquelles avoir l’opportunité de mettre en pratique l’Amour que nous incarnons. C’est ainsi que celui-ci, infini, continue toujours de grandir et de rayonner, en nous, et au-delà de nous. Sinon il reste à l’étroit, dans le connu, par peur peut-être de sa propre puissance.
      Je vous souhaite le meilleur moi aussi, qu’à chaque pas que vous faites, vous puissiez être portée toujours au plus près de la Source que vous portez au coeur de vous-même.

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