Le sacré est partout. Ou bien il n’est nulle part.

Le sacré est partout. Ou bien il n’est nulle part.

Dans la légèreté. Comme dans l’adversité.
Dans le haut. Comme dans le bas.
Dans la lumière. Comme dans l’obscurité.
Dans l’extraordinaire. Comme dans l’ordinaire.
… (il y aurait tant encore à ajouter…)

Si la pratique commence et se termine un peu comme un film avec son générique du début et son clap de fin, alors on ne fait qu’enfiler son costume de pratiquant pour un temps comme on incarne un rôle avant de le quitter pour revenir à ce qui serait « la vraie vie » qui reprend, qui nous attendait pendant qu’on s’en était comme absenté.
En quelque sorte une sorte de parenthèse (enchantée) en fait…

C’est amusant d’ailleurs de se rendre compte qu’un cours de yoga est à peu près au même tarif qu’une séance de cinéma…
Pratique-t-on comme on va au ciné, pour se changer les idées, pour s’oublier et se retrouver absorbé dans une autre réalité que la nôtre mais qui fait écho à ce que nous vivons, pour s’autoriser à ressentir des émotions qui dans la salle obscure ou les yeux fermés peuvent soudain émerger, etc. ?

La magie de ce qui peut être vécu sur un tapis, à travers le souffle, le corps, le cœur et l’esprit n’a pas de prix. Nombreux seraient (et sont) celles et ceux à en témoigner, inutile d’en rajouter, d’autant que les mots sont bien souvent insuffisants.

Mais le défi reste toujours de laisser s’affiner de plus en plus la frontière entre les pratiques et le reste de la vie, qu’il y ait de moins ou moins de délimitation « avant », « pendant », « après », que tout se fonde ainsi de plus en plus en un même tout, ne sachant plus quand ça commence et quand ça finit.

Et n’être ainsi plus dépendant d’une salle, d’un prof, d’accessoires (tapis et compagnie) qui justement ne sont qu’accessoires pour « retrouver » un état tant recherché, ce qui supposerait qu’entre deux ils se perdrait…

Alors qu’aucune condition n’est nécessaire, ce qui est recherché est en réalité toujours disponible.
Si le sacré n’était pas déjà partout, eh bien il ne serait nulle part.
Pas plus sur un tapis de yoga qu’ailleurs.
Et, de la même façon, si nous n’étions en mesure de l’expérimenter partout et en tout, nous ne pourrions jamais le vivre sur un tapis, aussi magique soit-il.

La seule magie en fait est de parvenir à nous rappeler.
Il n’y a en fait rien à ajouter, à acquérir, à développer, à améliorer.
Rien à éliminer, à purifier, à détoxifier, à nettoyer.
Juste se rappeler. C’est tout.
Et petit à petit, de moins en moins vite oublier aussitôt la séance « terminée ».
Pour laisser la pratique continuer au-delà de ce qui est nommé comme tel.

Pas de frontière, pas de porte, pas de parenthèse à ouvrir et à fermer.
C’est comme un souffle toujours présent, toujours vivant, qui passe à travers tout, et qui enveloppe tout.

Pas besoin de conditions favorables. Cela ne dépend que de nous.
De cette ressource, toujours disponible en nous, de ressentir ce souffle vivant comme un ciment fluide et invisible qui relie tout.
Et que par notre simple présence consciente (ou notre simple conscience présente si on préfère), la dimension sacrée de toute chose et de tout être – qui s’avère n’être rien d’autre que leur essence originelle – se révèle à nous.

***

Et voilà ici : Flow, un court-métrage réalisé par Adriaan Lokman qui illustre très bien ce souffle vivant présent en tout et reliant tout, à tout instant.

[ Conseil : pour vraiment bien en profiter, regardez depuis votre ordinateur avec le son et en mode plein écran (en cliquant sur le haut-parleur puis sur le carré ouvert en bas à droite de la vidéo) ]

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Dessin sur photo : Lucia Dami


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