
Hier après-midi, entendant un drôle de chant d’oiseau, j’ai levé la tête vers le ciel et… c’est elle que j’ai vu. La lune. (Mon appareil n’étant pas loin, j’ai pu ensuite prendre la photo ci-dessus)
Peut-être est-ce d’ailleurs elle qui a chanté juste pour que je la regarde, qui sait ? 😃 Une lune-sirène dans l’océan céleste… 😉
En tous les cas c’était si surprenant de la voir là, au beau milieu du ciel, en pleine après-midi, à moins d’un mois de l’été.
Dans cet étonnement – Camatkāra en sanskrit – comme un chant d’oiseau inconnu qui surprend et pousse à lever la tête et à être plus surpris encore par le fait de voir une lune en plein soleil ; dans cet étonnement donc, il n’y a alors pas à saisir la beauté mais au contraire à se laisser saisir par elle.
Cet étonnement, ce saisissement, c’est ce moment d’Unité où tout est absorbé en l’Un. Et le reste disparaît.
*
Même saisissement l’an dernier face au ciel cyclope avec cet œil-soleil qui à la fois voit, est vu et est la lumière elle-même qui lui permet de voir et d’être vu.

Camatkāra, le saisissement – se laisser être saisi par… – c’est ce moment furtif, suffisamment soudain pour que nous n’ayons pas le temps de nous en saisir, durant lequel l’on peut, de façon concomitante,
Être ce qui voit,
Être ce qui est vu,
Et être l’Observation elle-même
Être ce qui éclaire,
Être ce qui est éclairé,
Et être la Lumière elle-même
Être ce qui respire,
Être ce qui est respiré,
Et être le Souffle lui-même
Être ce qui vit,
Être ce qui est vécu,
Et être la Vie elle-même
Inutile de parler de troisième (œil),
De ceci,
De cela,
Et de vain blablabla,
Là où l’Un ne peut être embrassé que par l’Immensité,
Où lorsque tout se tait, Tout alors apparaît.
*

Là où l’on se laisse saisir par ce que l’on distingue à peine – à n’en être absorbé que par cela – qui aurait pu, qui aurait dû être éclipsé par ce qui crève les yeux, mais qui pourtant s’efface,
Là, précisément dans ce saisissement, c’est là où le divin s’autoréalise,
L’infiniment grand e(s)t l’infiniment petit,
Et inversement
L’instant où le regard se pose,
Comme un oiseau sur une branche,
N’est que le moment du repos
Avant le prochain envol
Vers l’Immensité qui, pendant tout ce temps, attendait – patiemment – que nos yeux (et nos ailes) soient prêts à s’ouvrir tout entiers pour l’embrasser tout en se laissant être embrassé par elle
Et être en plus, et n’être plus que l’embrassement lui-même.
Et ce qui ne semble qu’une parenthèse enchantée au milieu du reste de la vie qui se vit est en réalité le Cœur de la Vie qui la fait vivre.
*
Et ce saisissement de reconnaissance est disponible à tout instant.
À tout instant, Tout s’offre à nous.
Mais nous ?
Nous offrons-nous à Tout pour Le recevoir ?
***
Photos personnelles
Là est la question.J ‘adore cette idée que des moments nous appellent à se laisser saisir par la Vie. Comme si,des grands célestes nous entouraient d’un amour fugitif pour nous nous remplir de nouveau.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Carole. 😊 Merci pour ton partage. 🙏
De mon côté, je ne sais pas si nous avons à nous remplir de nouveau d’amour ; de plus en plus je crois à la reconnaissance de ce qui est déjà notre nature, que l’on ne perd et dont on ne se vide jamais ; juste on oublie et… l’on s’en rappelle… 💖
J’aimeJ’aime