
Je relis de temps en temps Le Jardinier d’Amour de Rabindranath Tagore et je suis hier soir retombée sur ce passage, j’ai souhaité alors vous faire profiter de toute sa beauté et sa justesse en le partageant ici.
Puissions-nous toujours garder nos ailes ouvertes malgré tout ce qui nous amènerait à être tenté(e)s de les refermer.
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Malgré le soir qui s’avance à pas lents et qui fait taire toutes les chansons,
Malgré le départ de tes compagnes et ta fatigue,
Malgré la peur qui court dans les ténèbres, malgré le ciel voilé,
Oiseau, ô mon oiseau écoute-moi : ne ferme pas tes ailes.
L’obscurité qui t’environne n’est pas celle des feuilles de la forêt,
C’est la mer qui se gonfle comme un immense serpent noir.
Les fleurs du jasmin ne dansent pas devant toi,
C’est l’écume des vagues qui étincelle.
Ah ! Où est la rive verte et ensoleillée ? Où est ton nid ?
Oiseau, ô mon oiseau écoute-moi : ne ferme pas tes ailes.
La nuit solitaire s’étend sur le sentier,
L’aurore sommeille derrière les collines pleines d’ombre,
Les étoiles muettes comptent les heures,
La lune pâlie baigne dans la nuit profonde.
Oiseau, ô mon oiseau écoute-moi : ne ferme pas tes ailes.
Pour toi il n’y a ni espoir ni crainte,
Il n’y a pas de paroles, pas de murmures, pas de cris,
Il n’y a ni abri, ni lit de repos…
Il n’y a que ta paire d’ailes et le ciel infini.
Oiseau, ô mon oiseau, écoute-moi : ne ferme pas tes ailes.
Rabindranath Tagore, in Le Jardinier d’Amour
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Aquarelle : Aphra Natley
Wouah que c’est beau ! Merci ! J’en avais précisément besoin. Diane
Diane YOGART Professeur de Yoga
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