Je te tiens, tu me tiens… – À propos du détachement

Pour retenir il faut au moins deux : reteneur et retenu (que ce soit une personne, un objet, une émotion, un souvenir, une pensée, une habitude, une identité ou une personnalité, une profession, un lieu, un animal, etc.).

Et leurs positions sont interdépendantes : ce qui retient est retenu tout autant que ce qui est retenu retient.

Si ce qui me retient / ce que je retiens peut (m’)éviter de tomber,
Cela peut tout aussi bien (m’)empêcher de voler (si je lui en laisse le pouvoir [je le mets entre parenthèses mais en fait je ne devrais pas car c’est important] ).

Mais, il suffit (et cela peut certes ne pas être facile, mais ce n’est pas obligé d’être difficile non plus [même remarque que précédemment au sujet des parenthèses] ), il suffit qu’un lâche pour que tout tombe… et s’envole… 🦋

Toutefois, on ne peut lâcher que ce dont on s’est saisi, on ne peut expérimenter le détachement que si l’on a expérimenté l’attachement.

Si, à l’état de stagnation, la saisie et l’attachement sont une impasse ; lorsque l’on ne retient pas, lorsque l’on n’empêche pas leur transformation, ils représentent néanmoins un tremplin vers la Libération dont l’attachement à la désaisie et au détachement constitue en revanche un des plus grands freins.

Forcer le papillon à sortir/se détacher de son cocon et à voler est aussi absurde que l’en empêcher.
La Libération est bien davantage un processus vivant plutôt qu’un état figé, une révélation (conséquence) plutôt qu’une ambition (but).

Et tout comme le papillon qui est un être volant par nature et ce, même s’il arrive que ses ailes soient blessées, c’est pour nous rappeler et re-connaître que nous sommes des êtres libres par nature que nous expérimentons ces processus d’attachement-détachement qui, l’un sans l’autre, rend l’expérience incomplète.

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Collage et gif : « Ens creurem que som papallones fins que aconseguim volar » (« Nous penserons que nous sommes des papillons jusqu’à ce que nous parvenions à voler »), Nú Larruy


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