
C’est avec la lumière que l’ombre apparaît ; Sans lumière, pas d’ombre.
Mais… plus la lumière grandit, plus l’ombre raccourcit ; C’est lorsque le soleil est à son zénith que l’ombre, sans pour autant disparaître complètement, s’en trouve néanmoins la plus réduite.
Ça n’est donc pas dans la lutte pour éteindre l’ombre que la lumière triomphe ; On peut bien courir jusqu’à y perdre et haleine et soi-même pour chasser son ombre, on ne peut jamais ni l’attraper ni l’étriper.
Pour la faire disparaître, il faudrait en réalité soi-même disparaître. Ce qui reviendrait finalement au sacrifice de la lumière sur l’autel de l’ombre.

En revanche, plus l’on intègre la présence de l’ombre inséparable à celle de la lumière avec laquelle elle naît et disparaît, plus l’on apprend à danser avec elles qui perpétuellement se rapprochent et s’éloignent l’une de l’autre.
Plus l’on contribue à grandir et à élever plutôt qu’à détruire et à effacer, plus l’on peut retrouver en soi l’Unité, celle dans laquelle les opposés s’attirent mais aussi qui se ressemble s’assemble.
Lorsque le soleil monte et que le jour lumière se lève, la lune descend et la nuit ténèbre se couche ; et inversement. Mais entre les deux, comme aux équinoxes entre hiver et été et entre été et hiver, comme aux suspens de souffle entre expir et inspir et entre inspir et expir, la Rencontre se fait.
Ainsi, l’on peut embrasser la Totalité, claire ET obscure, divin Loin-Près.
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Photo : Florian Weiler
Gif : Colombia Pictures