
Et par l’ardeur de la présence à l’ainsité,
Laisser fondre la glace
Glace qui anesthésie jusqu’à l’intouchabilité,
La laisser fondre de grâce
Par ce feu qui éclaire sans aveugler,
Par ce feu qui attise sans consumer
Par lequel l’essentiel sensible vient à se révéler
À l’oeil tendre du cœur auquel tout transparaît
C’est tout,
Rien de plus ou de mieux à ajouter,
Rien d’autre non plus à retirer
Libre de toute avidité
Et de tout rejet,
Aussi simple que l’eau pure délivrée
De l’armure de glace dans laquelle elle était figée

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Peintures : Nicholas Roerich, 1925 et 1933