
Dérouler le tapis
Et le laisser déborder
Ni vulgaire paillasson où s’essuyer les pieds fatigués pour s’essorer du poids des tensions cumulées et prises pour sujet,
Ni noble sanctuaire où l’on ose à peine se déposer de crainte de le profaner par ce qui en soi ne serait pas encore assez sacré,
Dérouler le tapis
Et le laisser déborder
Vaste chez-soi que l’on peut pleinement habiter, hôte de Soi qui fait le choix à chaque instant d’en nous s’incarner, dès lors alors autant de tout notre être l’honorer
Dans la plus grande simplicité présents à la présence qui s’étend bien au-delà de tout ce que l’on pourrait espérer, don d’éternité délivré à qui vient s’y abandonner
Dérouler le tapis
Et s’y laisser déborder
***
Illustration : Pep Carriò