
Parfois on pratique pour que nous pousse une deuxième paire de bras…
… Et puis finalement c’est une troisième jambe qui nous est offerte (n’est pas Shiva qui veut hein ! 🙂 )
Est-ce qu’il faut pour cela blâmer la pratique de ne pas nous avoir satisfait ?
Est-ce que c’est elle qui s’est trompée sur notre commande nous donnant droit de réclamer ?
Et il est où le SAV pour y vociférer des « enchanté ou remboursé ! » comme des enfants lésé.e.s et frustré.e s ?
Ce qui est souhaité est-il toujours souhaitable ?
Peut-on savoir vraiment ce qui nous est profitable ?
Ou bien… peut-on simplement apprendre à se laisser surprendre par la pratique qui fait sa vie en nous ?
Par ses graines pérennes et ses fruits inouïs qui se révèlent souvent là où on ne les attend pas.
Tellement discrets et si subtils qu’il s’offrent à nous que si nous-mêmes nous nous offrons à eux, lorsque nous nous y ouvrons, dans le gracieux don de notre réception.
Au sublime de ce qui se donne à nous, en conséquence plutôt que but, comme le jour qui se lève le moment venu plutôt que l’on arrache comme s’il nous était dû.
Sans pour autant se blâmer pour ce que l’on souhaite, pour ce que l’on attend.
Les attentes, le désir ne sont pas de vils démons à éradiquer ; si l’on ne s’y recroqueville pas comme dans un vêtement trop étriqué, ils sont l’élan vers ce qui nous attend, vaste au-delà inespéré de l’autre côté de ce à quoi trop souvent on se croit borné.e.s.
À tout ce qui au secret de nous-mêmes palpite déjà, prêt à éclore lorsque l’on sera prêt.e.s à récolter !
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Photo : Prise dans une rue de Lille