
Ah l’esprit si souvent doué pour créer des bouquets de pensées dont le parfum persiste même lorsqu’elles sont fanées
Les laisser éclore, s’épanouir, exhaler, mourir et se recycler
Sans pousser sur certaines pour que ça pousse plus vite,
Sans non plus tirer sur d’autres pour que ça se tire plus vite,
Sans en colorier au feutre pour que ça soit différent,
Sans en étouffer le cœur pour qu’il soit indifférent
Libre de toutes (auto)manipulation,
Choisir
Choisir celles que l’on se dédie à arroser,
Ou pas
Choisir de balayer celles qui, tombées en mille morceaux de verre, pourraient blesser
Choisir celles qui embaument pour adoucir là où le mal est fait
Choisir celles qui, fertiles, portent en elles l’énergie de vie créatrice
Choisir encore et toujours celles qui sont bienfaitrices plutôt que maléfices
Reconnaître celles qui peuvent être (auto)destructrices,
Peut-être remonter jusqu’à leurs racines,
Et, sans céder au chantage stérile de la violence pour chasser la violence,
Par lucidité – éclat lumineux sacré – les laisser juste s’éteindre telles qu’elles s’étaient allumées
Encourager les bouquets de pensées qui honorent, élèvent, délivrent, aiment et guérissent
Sincèrement belles, justes, libres, vraies et bonnes,
Celles qui font remonter la profondeur du cœur jusqu’à fleur de visage
Et que ce qui y transparaît puisse toucher quiconque s’offre de le contempler
Simple et saint parfum d’Absolu révélé jaillissant en chacune des nuances infinies nées pour, en Lui donnant substance, reconnaître l’Esprit qu’elles sont en réalité par essence
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Collage : Benedetta Onnis