
Dans un contexte actuel dans lequel les injonctions déguisées en invitations à « lâcher-prise » sont légions, plutôt qu’accompagner le processus, elles ont en fait tendance plutôt à le parasiter et même à l’entraver.
Pourtant, en cette période à mi-chemin entre automne et hiver, il suffit d’observer :
Les feuilles tombent comme des fruits mûrs lorsqu’elles sont simplement prêtes à quitter la branche qui les porte pour s’offrir à la terre qui les recevra pour les transformer.
Lorsqu’elles sont prêtes…
Si retenir et empêcher la chute naturelle témoigne peut-être d’une tendance régressive involutive, s’obliger à lâcher ne vient nullement signifier la sagesse évolutive relative à une forme de maturité.
Or, le détachement est précisément simplement la résultante (pour autant non figée) d’un certain degré de maturité vers lequel ont porté différentes étapes essentielles au cheminement qui y amène.
Si l’une ou plusieurs de ces étapes n’est/ne sont pas pleinement vécues et reconnues à leur juste valeur, anticiper et forcer un détachement promettant de nous libérer s’avère n’être rien d’autre qu’un arrachement risquant de nous enfermer.
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Reste alors à s’interroger :
De quoi sommes-nous prêt.e.s à nous détacher ?
À quoi avons-nous encore besoin de nous accrocher ?
De quoi voudrions-nous nous arracher ?
Quelles étapes cherchons-nous à brûler et pourquoi ?
Par quoi pouvons-nous nous laisser être reçu.e.s pour nous y abandonner ?
En quoi sommes-nous assez mûr.e.s de nous transformer ?
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Et plutôt que s’acharner à trouver des réponses, les laisser juste tomber et nous rendre disponibles pour les récolter : rien à fabriquer, écouter.
Comme l’on écouterait le son muet de ce qui se laisse tomber avant de toucher le sol.
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Illustration : Stephanie Copoulos-Selle
merci infiniment !
des paroles toujours si justes 🙏🙏
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Merci Olivia pour ta lecture touchée 🙇♀️
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