Par la pratique, être relié.e.s

Ce matin, assise en méditation, soudain m’est venu un sentiment de reliance particulièrement intense avec toutes les personnes en présence desquelles il m’a été donné de méditer.

Enseignant.e.s bien entendu,
qu’ils ne l’aient été pour moi seulement le temps d’une séance ou bien dans un prolongement quelle qu’en soit la durée,
que leur transmission soit encore bien vivante pour moi et continue à m’accompagner ou bien que ma réceptivité n’en ait pas été / n’en est plus touchée ;

Mais également « copratiquant.e.s » de cours, de stages, de retraites, de formations,
qu’ils soient devenu.e.s ami.e.s, à moins qu’ils ne l’étaient déjà au préalable, ou bien que la communion ne se soit vécue (ou pas d’ailleurs) seulement le temps d’une ou plusieurs pratiques ;

Et bien sûr « élèves » aussi desquel.le.s j’ai eu et/ou je continue de recevoir la confiance pour les guider,
que l’étincelle ait pris ou non, pour une heure ou depuis des années, de façon interrompue ou en continu,
et que la flamme ait faibli ou fructifié d’une manière que je ne saurai probablement jamais me représenter (et tant mieux peut-être car ça n’est pas moi que cela regarde en réalité) ;

Ce matin, assise en méditation, j’étais seule sur mon coussin.
Mais soudain toutes ces personnes étaient présentes avec moi,
peut-être même en quelque sorte en moi,
quel que soit le lien que j’ai encore ou pas avec elles.

Et peut-être que d’une certaine manière c’est pour elles que je méditais,
pour celles qui elles aussi méditent encore, quelle que soit la forme que cela prend – assise, couchée, debout, pas bouger ou en mouvement – comme pour celles qui ne méditent plus et qui dans le fond ne l’ont en fait jamais vraiment fait.

Qu’importe,
Relié.e.s.

Et des larmes de grâce ont coulé.

Merci pour tout cela,
Ce présent, quel que soit le temps auquel il est conjugué, d’autant plus précieux qu’il ne m’appartient pas et qui dès lors a un goût d’éternité.

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Illustrations : Christos Bokoros


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