
À travers la pratique, par l’expérience de l’attention à la respiration, nous sommes invité.e.s à observer les allées et venues du souffle en nous, comment on se laisse l’accueillir, comment on le laisse repartir, et parfois aussi comment – entre deux – on le laisse nous habiter, et nous transformer.
En somme, souffle contenu, corps contenant ; souffle révélateur des contours qui le reçoivent et le rendent.
Contours délimités par lui mais pour autant pas limitants de par la conscience qu’il dévoile de ce plus vaste qui nous dépasse : corps contenu, Souffle contenant.
Souffle incarné et incarnant, qui peut être parce que précisément le corps le lui permet et qui, concomitamment, donne également à ce dernier sa possibilité (et même aussi sa raison) d’être.
Au fond, par l’expérience de l’attention au souffle, apprendre à identifier les limites.
Limites qui, par la reconnaissance que l’on s’en donne, apparaissent non pas être un empêchement à la liberté, mais au contraire s’avèrent en être le garant.
Liberté sans limites n’en étant qu’une apparemment, forme d’illusion conduisant davantage à l’égarement qu’à la délivrance.
Qu’est-ce que l’on prend en soi ? Qu’est-ce que l’on donne de soi ? Jusqu’où ça va ? Jusqu’à quel excès aller pour se rappeler de la Vie faite chair en et chère à notre corps-coeur-esprit ?
Qu’est-ce qui est de l’ordre de la consommation qui nous consomme et de la consumation qui nous consume ?
Par la conscience de ce que l’on avale et qui nous avale, de ce que l’on engloutit et qui nous engloutit, de ce que l’on dévore et qui nous dévore,
Par la conscience de ce que l’on disperse et qui nous disperse, de ce que l’on dégueule et qui nous dégueule, de ce que l’on déflore et qui nous déflore,
Par la conscience du désir d’Illimité duquel on se croit séparé et que l’on cherche dès lors en vain dans le limité, ce qui ne fait au fond qu’accroître le sentiment d’être incomplet et l’avidité à laquelle ce dernier soumet,
Par la conscience du désir profond de revenir à la Source qui – on l’oublie et tout consiste à s’en rappeler – elle-même nous a désiré et ne cesse de continuer à nous désirer, et à nous aimer,
Entrer en communion.
Communion révélée simplement et subtilement par le Souffle, trait d’union entre Tout et tout ce qui lui permet, à travers nous, de s’expérimenter.
souffle contenu, Souffle contenant ; Souffle incarné et incarnant.
Le reste…
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Animation : Lucas Lopes