Vers une pratique opérative et vivante

Quand on y pense,
on est tellement prêt.e à tout pour ne plus souffrir…

À tout.
Le meilleur comme le pire.
Même parfois à créer davantage de souffrance que celle dont on cherche à sortir.

S’agiter, s’énerver, se lamenter, s’enfermer, se culpabiliser, se mettre en danger, s’en prendre à autrui, rejeter la main tendue, se fuir dans certaines substances ou activités (oui, oui, même les tisanes detox, les diètes machin, le yoga et la méditation peuvent être utilisés de cette façon), etcetera (la liste est longue, la créativité en la matière étant si féconde).

Or, le discernement c’est aussi reconnaître – avec honnêteté et sincérité – ce par quoi sont impulsés nos actes, nos paroles, nos pensées.
Est-ce que l’on est en train de lutter contre quelque chose, contre quelqu’un, contre soi ou l’univers tout entier (ce qui au fond revient à peu près au même en réalité) ?
Ou est-ce que l’on se met au service de vertus cardinales, pour davantage de clarté, de bonté, de paix, de justesse, de joie, qui sait ?

Quels que soient les détours (et dieu sait que cela peut en prendre) par lesquels on y vient ou on y est amené.e : ligne droite, transparence, limpidité.
Et ça, ce n’est jamais figé, ça continue encore et encore toujours à s’affiner comme le fil d’une lame perpétuellement ciselée.

La responsabilité c’est alors – en se basant sur notre expérience et l’intégration que l’on a pu et que l’on continue à en faire (endless process…) – se soucier des conséquences de nos actes, paroles et pensées et peut-être réajuster :
– parfois persévérer : continuer à faire, à dire, à penser avec conviction (qu’est-ce qui est de l’ordre de la constance ? qu’est-ce qui est de l’ordre de l’acharnement ?) ;
– parfois réorienter : faire, dire, penser autrement (ce qui ne signifie pas forcément à l’opposé, l’art de la nuance est tellement important…) ;
– parfois s’abstenir (quand bien même toutes les stigmatisations auxquelles ce verbe est notamment associé dans l’actualité) : tout simplement ne pas faire, ne pas dire, ne pas penser (et la Terre continuera de tourner… eh oui hein ! / à ce propos à lire ou relire peut-être : Tout continuera de tourner)

Et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, de façon tranchée, pour tout le monde, et dans toutes les situations.

Se rappeler que, la plupart du temps, la meilleure réponse est « ça dépend ».
De qui, de quand, de quoi, de comment.
Même si elle peut sembler nous faciliter les choses (quel que soit le domaine, c’est ainsi qu’on nous la vend), la standardisation n’a rien de vivant.
Se rappeler alors d’adapter, avec discernement.

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Illustration : Sara Hagale


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