Honorer la promesse d’un printemps à incarner

Chaque jour qui avance, c’est l’hiver qui s’éloigne un peu plus, c’est palpable comme à l’aurore où chaque nuit recule face au matin qui la relaie.

Cette perception, pour peu évidente qu’elle soit au début dans les mois les plus sombres que l’on laisse dernière nous comme les vêtements d’un deuil intégré, nous permet maintenant d’avoir la certitude que l’hiver n’est en rien une menace à notre Printemps.

Il en est la promesse…

Ô combien il est tentant, si tentant de perdre espoir, tout espoir en notre potentiel de floraison lorsque nous traversons les moussons de nos larmes visibles ou invisibles – de peur, de rage, de peine – qui viennent et reviennent par vagues inlassables…

… pour nous avaler jusqu’aux plus profonds et plus sombres abîmes de notre être ; et nous recracher ensuite à la surface du monde, abîmé que l’on est par nos luttes menées pour ne pas nous noyer à jamais.

Mais…

En réalité, c’est dans l’obscurité laborieuse de la terre de tous nos hivers – même les plus rudes – qui nous ont labouré comme autant de champs de mines et de ruines, et dont on croit ne jamais pouvoir se relever,

C’est là, dans le ravage tourmenté de nos tempêtes où tout nous semble pour toujours détruit, dans le silence suspect de nos immobilités où rien ne nous semble plus jamais évoluer,

C’est là que chaque graine qui a été semée dans le terreau fertile de nos corps et de nos Coeurs réunis travaille en fait dans le secret le plus discret à préparer l’éclosion inattendue de notre floraison la plus inespérée.

Tissé dans le ventre transformateur de tous nos hivers, le Printemps fait des prodiges lorsque, nu et libre de tout acharnement et de tout désespoir, l’on s’abandonne enfin dans ses bras pour le laisser oeuvrer et nous bercer jusqu’à caresser la terre dès lors devenue tendre de notre Coeur désormais déverrouillé.

Et les fruits qu’il fait naître en nous et pour nous n’apparaissent et ne se révèlent qu’à cet instant divin où l’on s’autorise enfin à les récolter et à les savourer.

Corps, Coeur et Esprit dès à Présent alignés, aimés et éveillés.

Dans la Joie, la Paix et l’Amour pour lesquels nous avons été créés.

Car si nous sommes nés c’est bien pour renaître chaque matin de notre vie avec nulle autre destinée que celle d’être plus aimants et vivants que la veille.

Chacun de nos souffles, chacun de nos gestes, chacune de nos pensées orientés comme un seul Être dans cette même direction qui nous guide et nous éclaire, qui nous élève et nous transcende.

Chaque jour qui nous est donné de vivre n’étant destiné à rien d’autre qu’à nous offrir l’opportunité divine de laisser notre Cœur grandir de plus en plus pour s’ouvrir de mieux en mieux.

L’Amour qu’il contient n’est pas voué à rester secrètement enfermé en lui, en nous.

Il est là – nous sommes là – pour rayonner, pour diffuser cette Lumière que nous portons en nous-mêmes bien au-delà de nous-mêmes.

Même (et surtout) lorsque, dans les jours les plus sombres de l’hiver, celle-ci semble s’être éteinte, tant que nous aimons, nous sommes vivants, Printemps en gestation, Félicité en promesse à honorer.

***

विशोका वा ज्योतिष्मती

viśokā vā jyotiṣmatī

Ou trouver (en toute saison) la Félicité dans la (toujours-fleurissante) clarté du Cœur

(Yoga-Sutra I.36)


Sculpture : Vajrāsana, Jean-Michel Bihorel

Peinture : Eka Pada Rajakapotāsana, « Lakshmi blossoming heart » (Lakshmi au coeur fleurissant), Eliza Lynn Tobin

Dessin : « Je suis Joie, Je suis Paix, Je suis Amour » – MJVK (Melissa Kooijmans)


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