
Si le désir de fraîcheur prend sa source dans la satisfaction du désir de chaleur qui l’a précédé,
Alors ce désir de fraîcheur porte déjà en lui le désir de chaleur qu’il donnera à naître une fois satisfait
Dans l’éclosion de ce qui est,
Reconnaître ce qui déjà se fane
Et, dans ce qui déjà se fane,
Reconnaître déjà aussi la graine
Embrasser le présent et,
Avec lui,
Ce qui l’a fécondé
Et ce qu’il est déjà en train de féconder
Dans la chaleur, la fraîcheur
Dans l’ardeur, la douceur
Dans le gouffre, le sommet
Dans le brin d’herbe, la forêt
Dans la force, la fragilité
Dans la détente, la vitalité
Dans la plénitude, la vacuité
Dans la lumière, l’obscurité
Dans le conflit, la paix
Dans l’équilibre, l’instabilité
Dans la lourdeur, la légèreté
Dans la profondeur, la futilité
Dans le brouillard, la limpidité
Dans l’isolement, la sociabilité
Dans la larme, le rire
Dans l’expir, l’inspir
Dans le meilleur, le pire
Dans l’ouverture, le repli
Dans la mort, la vie
Etcetera etcetera…
Et inversement…
Perpétuellement…
Désirer le présent
Et, à la fois habité et pénétrant,
Honorer le vivant,
En l’infinie palette de ses nuances reconnues,
Adorer chaque facette de l’Absolu

______________________________________
Peinture : Fire virabhadrāsana, Mary Haas
Peinture : Fire meditation, Caitlin Bittner