L’élan patient du déroulement

Tout est si souvent anticipé, pressé, précipité.
Les étapes – ignorées – brûlées avant même de les laisser ne serait-ce que s’allumer.

Dans un mouvement, se projeter déjà dans le suivant avant même que le précédant ait pu pleinement s’épanouir.
Dans une respiration, parfois déjà inspirer quand bien même l’expir n’a même pas encore pu librement s’évanouir.

Et pourtant…

Honorer le vivant c’est aussi lui offrir l’espace et le temps de se dérouler au rythme qui est le sien, plutôt que lui imposer un délai et un résultat escompté.
La beauté de l’enseignement se révèle tout au long du processus si subtilement sensible qu’il semble presque inchangé entre maintenant et l’instant d’après.

Et pourtant…
C’est vivant, si précieusement vivant.

Apprendre avec patience – et amour aussi ! – à laisser chaque geste, chaque regard, chaque souffle se révéler et se vivre simplement pour ce qu’ils sont, en reconnaître la singularité et concomitamment ce qui en fait les éléments – reliés – d’une spirale dans laquelle, si le temps nous est compté, il peut néanmoins nous donner d’y contacter le mystère de l’éternité.

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Photo : personnelle (prise hier), Spirale végétale (fougère)


6 réflexions sur “L’élan patient du déroulement

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