Interaction et cocréation perpétuelles

Prenons Tadāsana.
Par exemple.
Pour faire simple.
Pour faire simple, et pourtant…

Rien de plus.
Mais rien de moins non plus.
Rien de mieux.
Mais rien de moindre non plus.

Alors, Tadāsana.
Juste debout.
Pieds joints, unis au sol, miroir du ciel, l’un se contemplant dans l’autre, les deux ne faisant qu’Un,
Au sein duquel s’établir, avec aisance et fermeté, comme une ligne, sans début ni fin, en laquelle vertical et horizontal sont conjoints.

Immobilité au cœur de laquelle se révèlent toutes les mobilités le plus souvent rendues muettes, noyées par l’agitation courante.
Écouter et entendre le son de ce qui bouge en soi lorsque, apparemment, apparemment seulement, rien ne bouge.
Ce qui, sous l’immobilité de surface, s’anime en une danse ininterrompue jusqu’au secret de notre profondeur.

S’offrir ce temps de qualité où soudain nous apparaît tout ce qui le plus souvent ne nous semble même pas exister.
Rencontre avec l’invisible, discret, qui en nous fait sa part avec l’humilité de ce qui est essentiel sans pourtant jamais s’en vanter.
Observer tout ce qui se vit, en nous, malgré nous, sans que l’on ait à intervenir pour provoquer ou empêcher quoi que ce soit.

Juste être là.
Témoin de ce qui œuvre en soi lorsque l’on ne s’en attribue pas le talent.

Qu’une seule partie se met alors à bouger, même imperceptiblement, et chacune des autres parties, sensible à l’onde de ce seul mouvement, répond à ce dernier par un autre mouvement à la fois mû par le message reçu et en même temps réalisé d’une façon originale, qui lui est propre, qu’elle seule peut exprimer.

Et dès lors alors, c’est l’ensemble qui s’en retrouve à chaque instant subtilement transformé.
Architecture vivante en cocréation perpétuelle.

Qu’une seule partie change,
Et tout le reste change aussi.
Constamment.
Même imperceptiblement.

L’harmonie se tissant par tout ce qui se trame entre l’infinité des fils qui en sont à la fois les ouvriers… et l’œuvre elle-même.

______________________________________

Gif : artiste inconnu hélas

Photo : Rob Woodcox, The Tower


Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s